Ginette Kolinka: Une survivante d'Auschwitz témoigne





Ginette Kolinka, née Ginette Bulka, le 4 février 1925 à Paris, est une femme survivante de la Shoah. Elle a été déportée à Auschwitz-Birkenau en 1944, où elle a passé près d'un an.

À la Libération, elle retrouve son mari et son fils, mais sa mère et son frère ne sont pas revenus des camps. Elle a raconté son histoire dans plusieurs ouvrages, dont "Retour à Auschwitz" et "Les enfants du Vel d'Hiv".

Ginette Kolinka est devenue une figure importante de la mémoire de la Shoah. Elle a été décorée de la Légion d'honneur en 2005. Elle continue à témoigner auprès des jeunes, notamment dans les écoles, pour que l'histoire ne se reproduise plus.

Sa force de caractère et son témoignage précieux en font un modèle de résilience et de courage. Elle est une figure inspirante qui rappelle l'importance du devoir de mémoire et de la lutte contre l'antisémitisme et la haine.

Dans son livre "Retour à Auschwitz", elle décrit son arrivée au camp :

"Nous sommes arrivées à Auschwitz le 30 mars 1944. Le train s'est arrêté dans la nuit, et nous avons entendu des cris. Des chiens aboyaient. Nous avons été déchargées du train et alignées sur cinq rangs. Les hommes d'un côté, les femmes et les enfants de l'autre.

Un officier SS a commencé à nous inspecter. Il regardait nos vêtements, nos cheveux et nos dents. Il nous a ensuite ordonné de nous déshabiller. Nous avons dû enlever tous nos vêtements, même nos chaussures.

Nous sommes restées nues pendant des heures, dans le froid. Nous avions peur et nous ne savions pas ce qui allait nous arriver.

Finalement, on nous a fait prendre une douche et on nous a donné des vêtements rayés. Nous avons été tatouées sur le bras avec un numéro. Je suis devenue le numéro 80070.

Nous avons été emmenées dans un baraquement, où nous avons dormi sur des planches de bois. Nous étions entassées à plusieurs dans un petit espace.

Le lendemain, nous avons été envoyées au travail. Nous avons travaillé dans une usine de munitions. Nous devions travailler douze heures par jour, sans pause.

Nous étions affamées et fatiguées. Nous n'avions droit qu'à une petite ration de pain et de soupe par jour.

Nous étions surveillées par des gardes SS qui étaient très violents. Ils nous battaient et nous insultaient.

Nous avons vécu dans des conditions inhumaines. Nous étions sales, affamées et épuisées. Nous savions que nous étions en danger de mort.

Mais nous avons réussi à survivre. Nous avons gardé espoir et nous nous sommes entraidées.

Nous avons été libérées le 27 janvier 1945. Nous étions squelettiques et malades. Mais nous étions vivantes.

J'ai retrouvé mon mari et mon fils. Mais ma mère et mon frère n'étaient pas revenus des camps.

J'ai raconté mon histoire pour que l'on n'oublie jamais ce qui s'est passé. Pour que l'on se batte contre l'antisémitisme et la haine.

Pour que l'histoire ne se reproduise plus.